Bernard Haillant est né à Nancy le 24 septembre 1944 et décédé à Paris le 17 avril 2002.
Les Baladins de Nancy
En 1959, Bernard a 15 ans, il monte un groupe avec les copains de son quartier : « Les Baladins de Nancy ». Ils tournent dans la région en chantant les compositions de Bernard et enregistrent un 45 T en pressage à façon.
En 1964, Bel-Air/Barclay édite son premier 45 T personnel.
En solo à Paris et ailleurs
En 1966, il monte à Paris. Il entre au cabaret de la Contrescarpe, véritable creuset de la chanson française, où il se forge un solide tour de chant. Il rencontre de jeunes chanteurs auteurs-compositeurs tous passionnés et originaux : Jacques Serizier et Paul Barrault, dont il reprendra plusieurs titres, Jean Vasca, Jehan Jonas, Christine Sèvres, Paul Villaz, Rufus, Romain Bouteille, Daniel Laloux, Les Enfants Terribles, Nancy Davis Osthues et tant d’autres que j’oublie ou que je ne connais pas. Cette belle aventure se termine en 1970 à la fermeture du cabaret.
Durant cette période, il donne des spectacles, seul avec sa guitare, partout où il est sollicité en province et à l’étranger, et il enregistre ses deuxième et troisième 45 T, chez DECCA en 1968 et chez SM en 1970.
En 1975, il interprète les chansons du spectacle de Robert Hossein La Prodigieuse aventure du Cuirassé Potemkine composées par Maxime Leforestier et Yvan Dautin/Alain Ledouarin qui feront l’objet d’un 45 T chez AZ.
Crëche
Tout en poursuivant sa carrière solo, il renoue avec le travail en groupe grâce à la rencontre de Mannick, Gaëtan de Courrèges, Jo Akepsimas et Jean Humenry lors d’une tournée en 1969 sur la Côte d’Azur. Un an plus tard, ce sera le groupe Crëche. Leurs spectacles enthousiasment le public. En 1974, l’arrivée de Didier Desmas et Charles Gancel ajoute encore un peu de folie. Hélas, pour l’ardente spectatrice que je suis, l’expérience se terminera en 1977.
Toujours en solo
Durant cette période, en 1971, il enregistre son premier 33 T* puis part pour la première fois dans le Pacifique ; ce voyage le bouleverse et le bouscule profondément.
En 1974, il sort Les riches heures du temps qui passe puis effectue son deuxième voyage dans le Pacifique.
En 1976, paraît Petite sœur des îles. Parmi toutes les chansons de cet album, inspirées par ses voyages dans les îles et ses rencontres, on peut retenir « Dick le Mélanésien » pour sa force et son humanité.
Viendront ensuite :
- en 1979 Ballades d’un arlequin,
- en 1981 Des mots chair, des mots sang qui a obtenu le Grand Prix du disque Charles Cros,
- en 1984 Du vent, des larmes et autres berceuses dont est extrait « L’homme qui pleure » qui est souvent repris.
Au 24 septembre, enregistrement public à l’occasion de ses 40 ans, est sorti en 1985.
En 1987, Bernard Haillant crée une œuvre originale : il sort du format chanson, réalisant un oratorio pour soliste, chœurs et orchestre qu’il intitule Remonter la rivière, cri poème symphonique où il fait un retour sur son enfance, sa jeunesse et sur la mort, en particulier celle de sa mère.
Une compilation de 22 chansons parues entre 1972 et 1985, intitulée Une oreille dans l’ dos, sort en CD en 1991.
RLR : Remonter La Rivière
Homme libre et original, Bernard crée avec des amis l’association « Remonter La Rivière » en 1987. Cette structure lui permet d’enregistrer les chansons qu’il souhaite sans subir les « conseils » d’un directeur artistique et les contraintes de production d’une maison de disques. Il prend alors la responsabilité de l’ensemble des aspects d’un projet artistique et en assume tous les risques, y compris financiers.
En compagnie de Claude Georgel
Le travail de dix années de scène en collaboration musicale étroite avec le talentueux saxophoniste Claude Georgel a donné le jour au CD Comme en scène en 1996.
Enfin
L’homme en couleur, dernier opus, est sorti le 30 mars 2001.
Aujourd’hui, à l’écoute de ce CD, on a le sentiment que Bernard Haillant nous livre son testament, en particulier dans la dernière composition « Tjibaou, Yéweiné Yéweiné » inspirée, une fois encore, par la Nouvelle-Calédonie et les Kanaks.
Bernard Haillant a donné son dernier spectacle au festival « Chansons de parole » de Barjac en juillet 2001.
Je laisse la parole à Robert Migliorini pour terminer cette trop courte biographie.
« Le chanteur Bernard Haillant est parti comme il a vécu. Sans tapage, nous laissant ses chansons poignantes d’homme de douceur et de fraternité fougueuse si indispensables pour déjouer le désenchantement. »
Monique Haillant
* Les huit albums 33 T sont réédités sous la forme d’un coffret de huit CD réalisés à partir des bandes magnétiques originales (ceci, afin de retrouver les subtilités musicales qui avaient disparu lors de la gravure des albums vinyles) et les éléments des pochettes d’origine. Ce coffret de Bernard Haillant intitulé « … Je vous enchanterais les mots… » est produit par l’association Remonter La Rivière. Vous pouvez les retrouver sur la page Discographie et également les commander.