Bernard Haillant à la Mahicha

Soirée Bernard Haillant à la Maison de l’histoire de la chanson à Vandoeuvre-les-Nancy

Jeudi 25 mai 2023 de 18h30 à 20h00

 Grand salon du château du Charmois
2, avenue du Charmois 54 500 Vandœuvre-les-Nancy

(parking accessible par rue Gabriel Péri et allée Jean Legras)

La vie et l’œuvre de Bernard HAILLANT
chanteur d’origine nancéienne (1944-2002)

présentées par Monique HAILLANT 
Échanges avec le public 
Animation musicale, avec le chanteur Antoine FETET

Lettre aux ami.e.s décembre 2022

Nous vous invitons à
renouveler votre adhésion
ou à adhérer pour la première fois à
Remonter la rivière pour l’année 2023.

Bien amicalement.

Monique Haillant

Monique Haillant

Secrétaire générale de RLR
Loïc Delisle

Loïc Delisle

Président de RLR

Remonter la rivière – 41 rue Esquirol – 75013 Paris
Association loi de 1901 – J.O du 4 mars 1987
Tél. 04 45 82 11 72 – N° SIRET : FR 81 342 699 568 000 16 – CODE APE / NAF 927 C

Michel Bhuler

Michel Buhler nous a quittés le 7 novembre 2022.

Voici comment il parlait de Bernard Haillant :

L’homme qui pleure.
« Qu’il est beau l’homme qui pleure, qu’il est doux,
Qu’il est chaud l’homme qui pleure devant vous… »
chantait Bernard Haillant au joli temps de la Rive Gauche.
Ces paroles ont traversé mon esprit il y a quelques jours. Evoquant notre première rencontre, un ami m’écrivait: « Nous t’avions invité à te produire à la Fête de la Jeunesse Jurassienne à Porrentruy. Avant le spectacle, tu avais participé au cortège à la torche. Moi qui étais un de ces Béliers organisateurs, j’étais juste derrière toi. En voyant cette foule flambante et joyeuse, tu t’étais exclamé: que c’est beau, ça me fout les larmes aux yeux! »
« L’homme qui pleure » m’est revenu encore en tête, et pas plus tard que ce dernier dimanche. Avec ma vieille copine Francesca Solleville, nous étions invités chez Landrain pour le repas de midi. Ancien photographe de presse, fou de chanson, frappé durement il y a quelques années par un AVC, Alain Landrain est désormais cloué dans son pavillon de banlieue. C’est donc nous, avec Christian son frère et sa belle-sœur, qui lui rendions visite. Après que Francesca ait revisité sa jeunesse – elle va sur ses nonante ans, et a fréquenté tout ce que Paris a compté d’écrivains et de poètes – après que nous nous soyons offert comme il se doit quelques minutes de langue de vipère – c’est un rien, mais qui fait plaisir… – nous avons fait ce qu’une chanteuse et un chanteur peuvent faire pour remercier leur hôte: nous avons chanté! Alors, tandis que Francesca terminait une chanson d’Aragon, debout et le poing levé, nous avons vu de grosses larmes perler dans les yeux des frères Landrain, des gaillards pourtant pas nés de la dernière pluie, et bien loin d’être des chochottes.
– Excusez-moi, a soufflé Christian… Mais merde, c’est beau!
Je suis de ces gens-là, je l’affirme sans honte, je suis de ces hommes qui pleurent. Je revendique ce que certains considèrent comme une faiblesse.
Je me suis dit parfois:
– Retiens-toi: on ne pleure que sur soi!
Vrai, faux? Toujours est-il que ce qui fait monter dans ma gorge de gros sanglots, ce n’est quasiment jamais que je m’apitoie sur mon sort. Non. Ce qui me tire des larmes, c’est je crois le sentiment d’être présent là où se partage un désir de justice, un élan – peut-être désespéré – entre frères humains. C’est la fraternité et l’espérance. Je pleure d’espoir, pas de tristesse!
Je me rappelle une nuit dans le Champ des Bergers, près de Bethléem. Avec Albert Aghazarian, professeur à l’université de Bir Zeit, nous regardions ses étudiants qui dansaient sous les étoiles. Je m’étais penché vers mon ami:
– Tu vois Albert, on ne peut pas abattre un peuple qui danse!
J’avais les yeux tout humides.
C’est ainsi. Et que l’on rie si l’on veut: aujourd’hui encore je ne peux pas me trouver au milieu d’une foule qui chante « L’Internationale » sans devoir sortir mon mouchoir!
Bien sûr, je peux aussi pleurer devant trop de beauté, d’humanité, en lisant un livre, en regardant un film! Mes neveux, ma compagne, le savent bien et, ayant découvert le moyen imparable de me tirer des larmes, il arrive qu’ils se moquent gentiment de moi. Ils savent qu’il suffit de me faire voir, ou entendre, la dernière scène de Cyrano de Bergerac, là où Roxane réalise enfin qu’il l’aimait, là où il se bat encore contre toutes les hypocrisies avant de rendre l’âme:
« Et samedi vingt-six, une heure avant dîner
Monsieur de Bergerac est mort, assassiné! »
C’est garanti, j’ai beau connaître la scène par cœur, j’ai beau tenter de me raisonner, rien n’y fait! Là, à chaque fois, j’éclate en sanglots! Et ça me fait du bien.
Une de mes plus grandes émotions date d’un voyage au Chili, il y a plusieurs dizaines d’années. Une cérémonie était organisée dans le cimetière général de Santiago, à la mémoire de Victor Jara, le chanteur assassiné par les sbires de Pinochet. Il y avait eu la foule immense, chantant à voix basse une chanson de Victor, « El derecho de vivir en paz » (le droit de vivre en paix), puis sa veuve, évoquant son large sourire, et demandant justice. Puis une voix, aussitôt rejointe par des centaines d’autres, scandant: « El pueblo unido jamas sera vencido! ». Moi: en larmes.
Chili… maintenant, l’espoir à nouveau…

Michel Bühler

Vient de paraître: « Les Maîtres du Vent, petite randonnée dans une république bananière », récit, chez Bernard Campiche éditeur.

15 septembre 2022

Claude Georgel et Monique Haillant sont invités par Marlène Bouvier pour son émission « Faites-nous des chansons » le jeudi 15 septembre 2022 de 13h à 14h. 

Nous parlerons du spectacle-chanson que Vincent Bouchot et lui donneront le dimanche 25 septembre à 18h au Forum Léo Ferré. Ils interpréteront Bernard Haillant, Serge Gainsbourg, Jacques Higelin, Maxime  Le Forestier, Pierre Louki,  Jacques Serizier, Boris Vian, Luca, Villard…

Deux barytons en pays de chanson

Au Forum Léo Ferré à Ivry-sur-Seine le 25 septembre 2022

Renseignements et réservations

Deux barytons en pays de chanson

La voix et le saxophone respirent ensemble textes et chansons…

avec Vincent Bouchot (voix baryton) et Claude Georgel (saxophone baryton)

Nourris de chanson française dès leur plus jeune âge, complices de nombreux projets artistiques depuis les années 90, c’est en 2012 que Vincent et Claude engagent ensemble une collaboration dans le domaine de la chanson. Ce sera successivement Chansons d’Amour (2015) puis Chansons Contre ! (2021).

En 2021, ils reprennent ensemble le projet Deux barytons en pays de chanson, construit initialement avec JeanLouis Georgel, dans un répertoire nourri de chansons de Bernard Haillant, Jacques Prévert… mais aussi de créations originales, sur des poèmes de Gherasim Luca, de Fabrice Villard ou Boris Vian.

Vincent est chanteur et compositeur à parts égales et, dans ces deux domaines, autodidacte. Membre de l’Ensemble Clément Janequin il revendique aussi une prédilection pour le répertoire contemporain. Il est l’auteur de dix opéras dont un Ubu créé à l’Opéra-Comique en 2002 et Cantates de Bistrot, d’après les Brèves de comptoir de Jean-Marie Gourio, en 2005, à la Péniche Opéra. Il a reçu de la SACEM le prix Francis et Mica Salabert, et de la SACD le prix du nouveau talent lyrique.

Compositeur et arrangeur, pédagogue, Claude est un saxophoniste curieux des musiques d’aujourd’hui, écrites ou improvisées, membre du quatuor Sax4, fondateur de l’Ensemble XXI.n.

Un récital de chansons, très simple dans sa présentation, dans son équilibre, pour mettre en relief le texte, dans toute son expression poétique et musicale. Les auteurs choisis ici permettront de croiser des univers complémentaires, mettant en évidence les valeurs expressives du français chanté : une certaine tradition, héritée de Brel, Brassens ou Vian, des paysages imprégnés de jazz ou d’écritures contemporaines.

Le mot et la note font bon ménage et invitent au voyage… 

Jacky Petit

Et Toc !

Tom Georgel, « Et Toc ! »

« Et toc ! » texte de Bernard Haillant.
Oeuvre contemporaine de Tom Georgel, compositeur et pianiste.

« Comme on toque à la porte. Comme un bruissement léger fait son entrée, ou comme le silence devient assourdissant. Comme on tombe, on casse, on laisse l’attention se relâcher un instant. Comme le mal est fait. Comme c’est fini. Comme on n’y reviendra pas. Comme on se rappelle, aussi, une fulgurance, un éclat, un rayon de mémoire, un soupir de souvenir. Comme il était une fois. Comme les trois coups. Comme le rideau se lève, et tombe le mur, le murmure se dissipe, et s’éclaircissent les voix. Comme se resserre le noeud, comme se dévoile le vrai. Comme tombe le héros, comme glace le crime. Comme nait une idée, une porte s’ouvre, un chemin se dessine, un lien se noue, juste comme ça »

Tom Georgel